Microsoft Surface Pro 3 : le grand test
Jamais deux sans trois. La Surface Pro 3, la nouvelle tablette de Microsoft, sortira le 27 août prochain. Nous avons eu la chance de l’avoir avant sa commercialisation, afin de lui faire passer nos tests et constater par nous-mêmes son véritable potentiel. Peut-elle effectivement concurrencer sérieusement le MacBook Air d’Apple ? En tout cas, c’est ce que Microsoft s’est employé à démontrer lors de la présentation de sa tablette XXL au parterre de journalistes dont beaucoup étaient équipés de l’ultraportable de la marque à la pomme. Comparer une tablette et un ordi ? Oui, le géant de Redmond ose !
De petites vidéos virales, montrant tout ce que peut faire la Surface Pro 3 (SP3) par rapport à des MacBook Air 11 ou 13 pouces (MBA), tournent sur la Toile. Nous nous sommes d'ailleurs adonnés à l’exercice au travers d'un « match en 6 points » entre les deux engins. Pour l’heure, faisons plus ample connaissance avec la Surface Pro 3.
La Surface Pro 3, une tablette XXL complète
Comme son nom l’indique, la Surface Pro 3 s’adresse aux… professionnels : les graphistes et les utilisateurs exigeants. Ainsi, dans la droite ligne des précédentes Surface Pro et en opposition avec les Surface « simples », celle-ci est en réalité plus un PC portable ultrafin qui pèse 808 grammes (plus d’un kilo avec le clavier), qu’une simple tablette tactile Windows 8.1. A l’intérieur de son boîtier relativement robuste, Microsoft est parvenu à faire entrer une configuation sérieuse, digne d'un ultraportable conventionnel. La Surface Pro 3 se décline en plusieurs configurations, variant la puissance du processeur (Intel Core i3, i5 et même i7), la quantité de mémoire vive (entre 4 et 8 Go) et la capacité de stockage (64 à 512 Go de SSD). Sur le papier pas de doute : il y a de quoi faire tourner un navigateur web ou une suite bureautique sans problème, mais aussi des applis gourmandes en ressources comme des logiciels de retouche photo ou d’architecture.
La Surface Pro 3 ne peut toutefois pas prétendre intégrer la grande famille des ultrabooks d’Intel. D’une part parce qu’elle est livrée sans clavier et, d’autre part, à cause de son module Wi-Fi, de marque Marvel. Elle est toutefois compatible avec les normes 802.11 n/ac pour surfer à très grande vitesse. Une connexion Bluetooth 4.0 est également de la partie. Elle est d'ailleurs indispensable pour associer le stylet livré avec la SP3. Naturellement, elle peut aussi servir à relier une enceinte, un casque audio ou encore un ensemble clavier et souris sans fil à votre tablette.
Une surface d’affichage appréciable
L’écran 12 pouces est l’un des principaux points forts de la SP3. Grâce à sa très haute définition de 2160 par 1440 pixels, on parvient à afficher deux fenêtres côte-à -côte sur l’écran, tout en conservant une bonne lisibilité. Et, avec une luminosité (319 cd/m2) et un taux de contraste (906:1) corrects, la dalle IPS vous permet de profiter de vos photos ou d’un film en Full HD dans de très bonnes conditions. En revanche, il nous faut signaler que le revêtement de cette dalle tactile retient très bien les traces de doigts.
La Surface Pro 3 est montée sur un pied articulé permettant de varier l’inclinaison de la tablette de 15 à 130 degrés. Utilisée sur les genoux ou posée sur la table basse tel un petit écran de projection pour la famille en un tournemain, elle s’adapte à toutes les utilisations (ou presque).
Manipulée du bout des doigts, il n’y rien à déclarer : la tablette est réactive et le pointage est précis.
L’écran : ouf, on passe au 3:2
Avec Surface 3, Microsoft corrige un problème majeur des anciennes versions : l’écran. Qui passe non seulement de 10 à 12 pouces… mais qui change surtout de ratio. Fini, le 16:9 des modèles précédents, certes pratique pour regarder des films, mais gênant au quotidien quand il s'agit de travailler sur Excel ou même surfer sur le Web. On s’y sent vite étriqué, pas à l’aise. Le ratio 3:2 adopté sur Surface 3, bien plus pratique pour une utilisation desktop, est une excellente nouvelle, mais ce n’est pas la seule : Microsoft a largement augmenté la définition de l’écran. Et ses 2160 x 1440 pixels explosent par exemple celle du Macbook Air (1440 x 900), ce qui confère selon Microsoft à Surface Pro 3 près de 6% de surface d’affichage de plus que le Macbook Air 13 pouces, pourtant plus encombrant.
Le cœur de la machine
Surface RT ne semble plus d’actualité. Au cœur de cette nouvelle version, on trouve un processeur Intel (Core i3, i5 voire i7 selon les versions et… le prix), de quoi faire tourner mêmes les applis les plus velues. Mais surtout, Microsoft n’a pas présenté de Surface Pro 3 tournant avec un processeur ARM. Et c’est heureux. Car on se rappelle encore de la confusion gigantesque qui avait suivi la présentation de la première tablette Surface sous ARM et donc Windows RT, ce Windows 8 bridé, incapable de faire tourner les applis traditionnelles.
Désormais, Microsoft l’assume : Surface est avant tout un PC performant, plus puissant que ses concurrents directs comme le Macbook Air… et autrement plus péchu aussi que les innombrables ordis sous Windows 8 à claviers détachables, moins chers mais qui ne bénéficient généralement que d’une configuration au rabais et d’un processeur Atom, bien moins puissant.
Le mystère du nouveau stylet
Microsoft et les stylets, c’est une longue histoire : la firme proposait déjà cette fonction sur ses vieux Tablet PC du début des années 2000 ! Et il est depuis le début de Surface Pro un facteur différenciant pour la tablette de Redmond. Rebelote avec ce nouveau modèle, mais avec un changement qui pourrait avoir des conséquences : ce n’est plus Wacom qui fournit la techno de numérisation, mais son concurrent israélien n-Trig. Et l’adoption de la solution de n-Trig fait débat sur le Web, où elle est considérée comme inférieure à celle de Wacom, notamment parce qu’elle ne prend en compte que 256 niveaux de pression sur le sylet, contre 1024 pour le modèle d’avant. Ce qui pourrait faire fuir dessinateurs et graphistes qui avaient été séduits par les anciennes Surface Pro. Mais qui n’aura aucun impact sur la simple prise de note, par contre. Vivement le test !